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périphéries personnelles, Saarbrücken et Luxembourg 2010,
tirages 80x53 cm, en photo Rag, contrecollé sur aluminium

C’est dans une caravane reconvertie en camera obscura, le roulot’ographe, que Neckel Scholtus mène ses recherches consacrées aux paysages urbains. Elle y a investi différents lieux de la ville de Luxembourg, lieux qu’elle dévoile aujourd’hui. Neckel obtient son image photographique suite à un long temps d’exposition. La lumière parvenue à l’intérieur de la caravane se réfléchit sur de grands draps blancs suspendus. Ces draps volontairement distendus permettent à l’image de s’imprimer sur un support fluide rompant ainsi avec toute possibilité d’homogénéité de l’image. Le processus laisse apparaitre un concentré visuel du temps et de la durée que l’artiste pose en analogie à la réalité humaine. Nous sommes en effet tous soumis à cette même réalité temporelle. Le temps d’exposition à la lumière représente donc simultanément un passé, un présent et un futur. Le rendu photographique de Neckel n’est autre qu’un concentré de ce temps. La première vision qui émerge des roulot’ographies sont celles d’expériences personnelles. Dès lors, chaque image incarne une part biographique voire autobiographique de la vie de l’artiste car il s’agit bien de son temps mais également de notre temps. Car, nous spectateur, n’avons-nous pas une place dans ce temps extensible ? Enfin, l’atmosphère que dégagent ces prises de vues est semblable à celle d’une peinture, la réalité n’y est pas papable elle n’en reste qu’une esquisse.

Anne-Catherine Richard

texte en allemand:

Neckel Scholtus setzt einen zur begehbaren Camera Obscura umfunktionierten Wohnwagen für ihre urbanistischen Studien ein. Sie platziert ihre Bildmaschine an unterschiedlichen Orten der Stadt und lässt ein Bild entstehen. Der Abbildungsprozess vollzieht sich mittels Langzeitbelichtung im Innern des Wohnwagens auf grossformatig aufgespannten Tüchern, die Falten schlagen und somit keinen glatten und homogenen Grund bilden. Die Lichtbilder, die so wachsen, werden abfotografiert. Bei diesem eigentümlich immanenten Medientransfer entstehen visuell fixierte Konzentrate von Zeit und Dauer, die die Künstlerin in Analogie setzt zu Prozessen der menschlichen Wahrnehmung. Der spontane Eindruck einer Situation wird erst über das Erleben und die Ansammlung von persönlicher Erfahrung mit Bedeutung aufgeladen, Bilder werden zum individuellen Anteil von Biografie und Persönlichkeit. Den Fotosequenzen eignet eine potenzielle Bewegungshaltigkeit. Die Motive sind von Strukturen durchzogen, die das Leintuch als Bildempfänger hervorbringt. Durch Langzeitbelichtung sind ein Davor, ein Jetzt, und ein Danach in die Bildbestandteile hinein genommen. Atmosphärische Überlagerungen und eine Gegenständlichkeit, die sich in ihren festen Formen auflöst, verleihen den Fotografien etwas gleichermassen Malerisches wie auch unbestimmt Narratives. Das Konkrete wird nicht fassbar , es bleibt das Skizzenhafte in seiner flüchtigen Beständigkeit.

Dr. Andreas Bayer