Haïti possible et imaginaire. N’ap brouyizin* présente le résultat d'une commande sur Haïti qu'a passée l'ONG Objectif tiers-monde. C'est un travail à la fois documentaire, poétique et personnel qui a été présenté dans la galerie Beim Engel du 16.01.2013 au 02.02.2013.
L’exposition explore la notion de la vie comme fiction et les relations entre la mémoire et l’identité tout comme l’image que nous percevons de nous-mêmes et des autres.
Selon Ernst van Alpen, «Imagined Homelands: Re-mapping Cultural Identity», dans Ginette Verstraete et Tim Cresswell (eds.), Mobilizing Place, Placing Mobility: The Politics of Representation in a Globalized World, Amsterdam / New York: Rodopi, 2002, le migrant imagine son «chez soi» plutôt que d’y vivre. Les haïtiens sont selon moi des migrants dans leur propre pays.
La notion de la maison se situe dans le passé, mais elle est constamment rappelée, vécue et imaginée dans le présent. En effet, les haïtiens assistent depuis des décennies à la destruction de leur maison et sont donc constamment dans l’obligation de la reconstruire. La mémoire et l’imagination se rejoignent. Cette mémoire propulse les haïtiens dans le présent jettant leurs vies dans des images passagères, ces images appartenant dorénavant au monde qu’ils habitent.
J’ai préparé l’exposition ainsi que la brochure afin de témoigner de mon voyage et des rencontres que j’ai pu faire grâce aux partenaires d’OTM.
Haïti possible et imaginaire. N’ap brouyizin propose la lecture d’une commande photographique sous l’angle de ses possibilités
narratives et poétiques. Entre documentaire et fiction, cette série n’expose ni l’histoire d’Haïti ni l’histoire des haïtiens, mais écrit au présent, ce qui serait leur mythe.
*N’ap Brouyizin, haïtien; affabuler, français; fuebelen, luxembourgeois