Les quatre photographies mises en compétition.
impressions sur papier Photo Rag contrecollé sur aluminium, format 53 x 80 cm
Les quatre photographies mises en compétition parlent du fait que l’espace que nous traversons est un des graphes de notre identité et sert à la construction de notre propre géographie. La part géographique de notre identité varie et s’enrichit par tous les lieux fréquentés. L’espace traduit notre personnalité qui est construite par nous et notre environnement.
Les photographies introduisent la forêt, mon environnement personnel.
Une photo représente les “Louhecken” (expression luxembourgeoise composée des noms Lou = tan et Hecken = haies) qui étaient pendant plus de 300 ans les boisements typiques des versants du Luxembourg. Les
tanneries ont disparu petit à petit au fil du temps, et les Louhecken furent remplacées par un autre boisement pas originaire. Au contraire, les bouleaux sont des arbres sauvages qui après la fin de la sidérurgie
envahissent les friches industrielles au Luxembourg.
L‘arbre, symbolisant la vie, le cycle de l’évolution, est ici mis en relation directe avec moi-même. En me juxtaposant, je donne une forte signification au portrait et remet l’être humain en évidence. Une narration indéfinissable et poétique détermine l’atmosphère figurative. En Orient comme en Occident l’arbre de vie est souvent renversé. Ce renversement, selon les textes védiques, proviendrait d’une certaine conception du rôle du soleil et de la lumière dans la croissance des êtres : c’est d’en haut qu’ils puisent la vie, c’est d’en bas qu’ils s’enforcent de la faire pénétrer. De là, ce renversement des images : la ramure joue le rôle des racines, les racines celui des branches. La vie vient du ciel et pénètre la terre: suivant un mot de Dante, il est un arbre qui vit de sa cime. (Dictionnaire des symboles, Jean Chevrier et Alain Gheerbrant)
Sur la quatrième photographie, je m’unis avec le fond grâce à la technique du roulot’ographe, ma caravane
modulable en camera obscura géante. L’image est renversée et floue, qualité obtenue par l’utilisation de tissu blanc dans le roulot’ographe, sur lequel l’image à ”fixer” est projetée par un petit trou laissant entrer la lumière dans la caravane et permettant ainsi l’exposition. J’ai donc projeté mon environnement sur mon corps. S’agit-il de veines ou de branches? Ou de racines qui font référence au passé?
Odyssée
13 photographies
impression sur papier mat, format 15 x 20 cm
La série Odyssée réalisée à Nice raconte de multiples histoires.
Les rencontres des niçois et des participants aux Jeux de la Francophonie et m’ont inspirées pour cette série. Je me suis approprié leur espace quotidien. Que reste-t-il de notre personnalité dans un environnement commandité par une nécessité de perfection absolue de l’individu face au tiers ?
L’escalier qui descend d’un rocher qui nous tient tout en nous donnant une certaine sécurité, nous mène vers l’infini de la mer, partout et nulle part en même temps. Les balles de tennis de table perdues dans l’eau peuvent symboliser la même pensée. Il s’agit aussi d’une histoire entre deux personnes, masculine et féminine dont les angles de vues changent et les repères disparaissent. L’angle de vue varie entre l’individu qui se trouve une fois en position devant l’infini de l’océan et une fois dans l’eau en s’éloignant de la terre et donc de ce que nous connaissons et de ce qui nous est proche. Mer et ciel se rejoignent pour former une seule unité. Plus possible de distinguer l’un de l’autre. Tout devient floue et équivoque.
L’athlète, jeune bien musclé, répondant ainsi aux idéaux exigés de notre société qui se veut tellement perfectionniste. Le motif de l’athlète se retrouve aussi bien dans la personne du sportif que dans celle de la statue, figure dont la perfection appelle à être imitée par l’être humain.
Dans toute cette infinité qui nous envahit, reste l’âme, le soi-même. Les pensées sont repoussées tout comme les balles de tennis de table, qui se heurtent contre le corps, sans aucune chance d’y pénétrer ou de laisser des empreintes.